Nature & environnement - Forets protectrices

Nature & environnement

Forets protectrices

Entretien de la foret protectrice à La Ville

Introduction

Parmis les différents bienfaits que peut nous apporter la forêt, sa fonction de protection contre les dangers naturels est particulièrement présente dans la vallée des Ormonts. Cette fonction est reconnue par la Confédération et le Canton de Vaud.

Cette reconnaissance est affirmée avec l'art.1 et 19 de la Loi fédérale sur les forêts et l'art. 1 de la Loi forestière Vaudoise qui précisent que les cantons sont responsables de prendre les mesures appropriées pour assurer la sécurité de la population et des biens de valeur notable.

Informations de la Confédération sur les forêts protectrices

Complément d'informations sur les forêts protectrices du centre de sylviculture de montagne

Pour illustrer les mesures nécessaires pour l'entretien des forêts protectrices et l'application régionale du GFLO, nous avons choisi un cas réel lié au danger d'avalanches: le massif forestier en amont de "La Ville". Vous pourrez suivre l'évolution du projet de sa phase organisationnelle jusqu'aux différentes interventions sylvicoles.

Situation géographique

Territoire communalOrmont-Dessus
Coordonnées moyennes2'576'630 / 1'135'130
Altitude moyenne1'600 m
Pente moyenne33°
ExpositionSSE
 
 

Situation des dangers d'avalanches

La carte ci-dessous montre bien l'emplacement stratégique de la forêt par rapport aux principaux couloirs d'avalanches de chaque côté. Le relief protège la forêt des grandes avalanches et elle-même protège le hameau de "La Ville" d'avalanches secondaires qui pourraient se créer dans la seconde rupture de pente. Sans elle il n'y aurait sûrement pas de bâtiments malgré la présence des paravalanches sur la crête.
 
 

Situation foncière et financière

L'entretien des forêts protectrices concerne toutes les forêts protégeant contre les dangers naturels la population et les infrastructures.

Comme vous pouvez le constater sur ce plan, de nombreuses parcelles privées composent ce massif (traits roses). Bien entendu, aucune intervention n'est entreprise sans l'accord des propriétaires et leur motivation à entretenir leur forêt est déterminante.

Depuis de nombreuses années, le marché des bois est en constante baisse alors que les coûts d'exploitations suivent la courbe inverse. Le produit de la vente des bois ne couvrant plus les coûts d'exploitation, de grands massifs forestiers inaccessibles avec des véhicules sont restés inexploités, voir abandonnés.

Afin d'assurer malgré tout un suivi dans l'entretien des forêts protectrices privées, le GFLO (Groupement forestier Leysin Les Ormonts) propose une solution "clé en main". Le propriétaire à la garantie que ses forêts seront bien gérées et exploitées par des professionnels sans aucun frais pour lui. L'organisation et les coûts d'exploitation sont intégralement pris en charge par le GFLO. En contrepartie, le propriétaire nous cède le produit de la vente des bois et la subvention. Une fois le chantier terminé, il peut recevoir une petite indemnité au prorata du volume de bois résineux martelé sur sa parcelle et du bilan financier de l'entretien des forêts protectrices.

Si la proposition faite par le GFLO n'est pas jugée satisfaisante par le propriétaire, il peut décider de faire les travaux lui-même ou mandater une entreprise forestière reconnue. Pour bénéficier de la subvention, il devra faire une demande à l'Inspecteur forestier et respecter tous les critères demandés.

Article tiré du site du Canton de Vaud sur la gestion des forêts protectrices et les subventions


Historique des événements naturels du siècle passé

Les archives relèvent des avalanches aux abords directs du massif en 1923, 1968, 1984 et 1999. Les avalanches les plus dévastatrices du siècle passé ont eu lieu entre le 8 et le 10 février 1984 causant des dommages importants aux bâtiments, pâturages et autres infrastructures mais heureusement sans faire de victimes humaines et peu de dégâts forestiers.

Extrait du journal 24heures du 10 février 1984


Identification des enjeux

Plusieurs chalets (dont certains sont habités à l'année), fermes et granges sont situés directement sous le massif ou dans son prolongement. D'autres infrastructures comme la route communale ou les lignes électriques et téléphone bénéficient aussi de l'effet protecteur de la forêt.


Analyse du peuplement forestier et martelage

Avant le martelage (désignation à la peinture des arbres à abattre), il convient de définir dans quel environnement on se trouve et quels sont les enjeux liés à la fonction de protection. Pour ce faire, nous devons remplir un formulaire imposé par le Canton et la Confédération qui se nomme "Nais Formulaire 2 Profils d'exigence". Il résume les exigences et objectifs à atteindre pour assurer l'effet protecteur de la forêt sur le long terme et permet de définir si une intervention est nécessaire ou pas. Pour obtenir une aide financière, ce formulaire doit être rempli.

Selon le formulaire que nous avons établi pour ce secteur, deux éléments majeurs sont préoccupants:

  • Nous nous trouvons dans une Pessière-Sapinière qui devrait être composé de 40 à 90% de sapin blanc dans son état naturel mais il est pratiquement absent contrairement à l'épicéa qui domine largement
  • Le recrû initial (jeunes arbres) devrait être présent dans 30 cellules/ha mais il n'y en a que très peu
Un peuplement composé en majeure partie de vieux épicéas ayant une structure horizontale régulière est moins résistant aux facteurs climatiques tels que les coups de vents ou les sécheresses. Il est également plus sensible aux attaques d'insectes et aux maladies et surtout n'est pas durables en l'absence de rajeunissement. La stabilité (enracinement) et l'état sanitaire (pourriture) des arbres par pied isolé ou par collectifs sont aussi très importants. Il est nécessaire que la couronne des arbres soit bien dégagée pour permettre à la neige de tomber jusqu'au sol petit à petit mais sans créer de trop grandes zones ouvertes où des déclenchements d'avalanches pourraient se produire.


Objectifs de la coupe de bois

  • Enlever prioritairement les gros arbres instables et pourris qui ne sont pas assez résistants tout en gardant une couverture du sol par les couronnes suffisante
  • Conserver absolument les rares sapins que l'on peut trouver et éventuellement leur donner un peu d'espace si besoin
  • Dégager les collectifs de jeunes arbres existants pour leur donner de meilleures chances d'arriver à l'âge adulte
  • Créer de petites ouvertures pour permettre à la lumière d'atteindre le sol et créer des conditions favorables à l'établissement du rajeunissement naturel. A cette altitude le sol est pauvre et la germination difficile c'est pourquoi nous laisserons quelques arbres abattus au sol pour permettre une régénération sur bois mort au cas où la régénération au sol ne devait pas donner les résultats escomptés


Objectif annexe

Pour nous permettre de suivre l'évolution de la forêt suite à nos actions, nous délimiterons une placette témoin qui sera analysée pendant plusieurs années. Elle sera répertoriée sur la plateforme des placettes témoins SuisseNaiS. Cet outil de contrôle des résultats est un élément important pour mieux comprendre les relations de causes à effets de nos exploitations.


Déroulement des différentes phases (en gras les étapes déjà réalisées):

Etape 1 Contact avec les propriétaires
Etape 2 Martelage
Etape 3 Convention avec les propriétaires
Etape 4 Mise en soumission des travaux

Etape 5 Exploitation de ligne de câble médiane (automne 2015)
Etape 6 Plantation de sapin blanc (automne 2017)
Etape 7 Exploitation des deux autres lignes de câble (2018)

Etape 8 Observation de l'évolution de la forêt après les exploitations et évaluation des résultats selon Nais

 

Exploitation 2018 au câble-grue mobile